lundi 14 septembre 2009

L'homme de l'Arizona



1957
Titre original : The tall T
Titre francophone : L'homme de l'Arizona

Cinéaste: Budd Boetticher
Comédiens: Randolph Scott - Richard Boone - Maureen O'Sullivan - Henry Silva

Vu en dvd




Mon premier Boetticher. J'ai pris cet "Homme de l'Arizona" au pifomètre dans le coffret Boetticher de Sony. J'attendais beaucoup. Trop sans doute. Je croyais, j'espérais me procurer un nouveau plaisir de découverte, à l'instar de celui qu'Anthony Mann avait suscité. Hé bien, c'est une petite déception.

Point de Mann. Point de cette profondeur qui prend la cervelle et les tripes. Ici, les personnages sont bien trop fades, comme dessinés à la va-vite. Il n'y a guère que celui de Richard Boone qui propose son regard ambigu, des attitudes difficiles à cerner, de quoi également façonner un personnage très effrayant. Très belle prestation de Richard Boone, plein de naturel et de classe à la fois.

A contrario, Randolph Scott livre un personnage très simple. J'ai même envie de dire simplet, pendant une bonne partie du film. La première partie du film, présentation des personnage, est très étrange par sa proximité scénique avec l'ordinaire télévisuelle de l'époque. Les personnages dans leur attitude sont proches de Flipper le dauphin ou Daktari. C'est très lisse et Scott tout sourire, toujours sourire, semble plus proche d'un clown que d'un cow-boy.


Le film bascule ensuite dans la tragédie et le western fracassants. Le contraste soudain n'est pas pour me déplaire. La fracture secoue la poussière, donne une sombre densité à un film clairement banal auparavant.

Mais le personnage ne décolle pas. La relation amoureuse qui se développe dans la douleur avec Maureen O'Sullivan est conduite très bizarrement. L'idylle nait de manière instantanée et inattendue, sans autre raison qu'une nécessité scénaristique de recette hollywoodienne. S'il passe d'une pauvreté burlesque à une grave froideur, Randolph Scott n'épaissit pas pour autant son personnage qui reste encore vaguement dessiné. O'Sullivan, Silva et Homeier n'échappent pas non plus aux clichés, leurs personnages sont classiques et sans grande envergure.

Malgré un suspense non négligeable qui permet de tenir l'attention, on s'ennuie un peu à attendre vainement une poussée dramatique et des enjeux psychologiques ou moraux plus subtils.

Dans les westerns, il est bien difficile d'échapper aux paysages et il est important de bien les insérer dans la narration. Boetticher filme modestement les paysages, à ceci près qu'il semble particulièrement être friand des tiramisus. Les personnages sont comme incrustés dans un assemblage de différentes couches naturelles que les lignes horizontales du grand ouest dessinent derrière les hommes. Et c'est assez réussi, très joli, spectaculaire mais cela ne suffit pas à mon bonheur.

Espérons que j'aurais plus matière à battre des mains sur le reste du coffret.

Trombi:
John Hubbard et Maureen O'Sullivan:

Henry Silva et Skip Homeier:

Arthur Hunnicutt:

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