lundi 11 juillet 2011

Malizia



1973
Alias: Malice

Alias: Malicious


Cinéaste:Salvatore Samperi
Comédiens
:Turi Ferro -Laura Antonelli -Alessandro Momo -Lilla Brignone


Notice Imdb
Vu en dvd

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Le sujet de ce film est foutrement osé. Je ne connaissais pas l'histoire. Allez savoir pourquoi, sans doute la sonorité du titre m'a-t-elle fait penser à Malena, je m'attendais à une chronique douce sur l'éveil des sens, un regard délicat et nostalgique sur l'adolescence, ses premiers émois. Pour une certaine part, il s'agit bien de cela, mais pas uniquement.
Si le film évoque effectivement cette découverte déstabilisante de la sexualité, le film prend résolument un ton pernicieux, incorrect. Il sort des sentiers battus pour nous raconter une histoire culottée, qui frôle de manière détournée l'inceste puisqu'il y est question d'une relation ambiguë, entre affection et rapports de force, entre une belle-mère et son beau-fils, entre une adulte bizarrement consentante (du moins ne faisant guère preuve d'autorité, c'est le moins qu'on puisse dire) et un adolescent perturbé par ses explosions hormonales.
A la mort de sa femme,

un riche tailleur catanais (Turi Ferro)
embauche une jeune et superbe femme, Angela (Laura Antonelli),
pour élever ses enfants, faire la bouffe, le ménage, bref, tenir la maison.
Comme il le dit, elle est un ange de douceur. Elle fait preuve d'une telle patience, d'une telle bienveillance qu'elle a tôt fait d'enchanter tous les mâles de la famille. Mais l'un d'entre eux, Nino (Alessandro Momo),

va nouer avec elle une relation d'abord encore très enfantine qui fera sourire l'Angela maternelle mais tout en laissant une trace très nébuleuse dans le cœur de la femme, avec une pincée de licencieux qui l'émoustille encore confusément. Peu à peu cette relation devient plus en plus sensuelle. Ne parvenant pas à repousser ce jeune garçon entreprenant dont elle s'éprend même si elle ne veut pas l'admettre, elle va laisser leurs rapports se développer jusqu'à devenir une relation presque sadique. Elle devient le jouet d'un chantage sexuel.

Ce qui est formidable dans ce film, c'est la lenteur avec laquelle le scénario fait évoluer cette drôle de liaison. Ce n'est que progressivement que cela évolue. Aussi cette histoire pour le moins ahurissante, qui tient plus du conte érotique et fantasmatique, parvient à garder une tonalité très réaliste. Pas un mince exploit, vous en conviendrez.

Il faut souligner que Laura Antonelli,

en plus d'être une femme sublime, est une actrice de grand talent, tellement douée que sa prestation allie à une réjouissante crédibilité une certaine dose d'ambiguïté qui ne laisse pas d'être troublante, séduisante. Elle fait très fort.

A l'image de cette progression des sentiments entre les deux personnages, Samperi distille ses doses d'érotisme d'abord avec parcimonie, puis de manière de plus en plus affichée et directe sans jamais tomber dans la vulgarité. On sent en effet que le cinéaste joue avec la sensualité des comédiennes, par petites touches, dans une imagerie érotique, soft et adolescente.
C'est par Nino et son appétence de plus en plus vive pour les attributs féminins que la tension érotique grandit, prend son ampleur, tout doucement. Tout d'abord les premiers attouchements et la découverte du monde, avec ses battements de cœur, découverte qui ne laisse pas indifférentes les donzelles que rencontre Nino.

Petit à petit, le jeune homme prend de l'assurance et exige de plus généreuses offrandes. C'est là que s'installe un chantage auquel Angela répond un peu trop docilement pour être tout à fait honnête.
J'ai vraiment aimé cet art du récit, ce crescendo totalement en adéquation avec la nature même de l'érotisme, la légèreté des premiers gestes jusqu'au climax final. C'est admirablement maîtrisé. On est très loin des caricatures que beaucoup de films érotiques peuvent trimbaler. On y respecte les temps, scrupuleusement, ce qui donne au récit cette solidité rassurante.
En plus de ce soin à l'écriture et au montage, la photographie de Vittorio Storaro fait preuve d'une belle souplesse. J'entends par là qu'à la fois belle, chaleureuse et très précise dans les jeux d'ombre et de lumière, l'image est toujours d'une excellente facture et corrobore le sentiment que cette production avait d'heureuses et généreuses ambitions.
Un très bon film érotique, d'une grande sensualité et très mystérieux, porté par une actrice qui sort de l'ordinaire et ne peut laisser indifférent.

Trombi:
Angela Luce:

Lilla Brignone:

Tina Aumont:

Pino Caruso:

Stefano Amato:

Gianluigi Chirizzi:

Massimiliano Filoni:

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