vendredi 12 septembre 2014

Tambour à fente yangéré


XIXe-XXe. 

Tambour à fente yangéré

Bois. 

République Centrafricaine ou République Démocratique du Congo.

Notice Pavillon des Sessions, musée du Louvre
Notice Musée Quai Branly
Notice Insecula





Parmi les nombreuses œuvres du pavillon des Sessions au Louvre qui m'ont le plus ébloui il y a deux ans déjà, ce tambour à fente yangéré est certainement dans les plus marquants. Et j'ai adoré le retrouvé cet été. D'ailleurs, lors de cette nouvelle visite, comme au musée du Quai Branly, j'ai très souvent éprouvé le sentiment de retrouver de bons vieux copains et non de bêtes objets posés là. Comme quoi, transformer des objets en des espèces d'êtres vivants est à la portée du commun. Objets inanimés, vous avez donc une âme!

D'abord j'ai pleinement réalisé ce qu'était un tambour à fente et combien cette invention était géniale. Souvent on côtoie des objets ordinaires, on les utilise, mais on ne se rend pas compte qu'ils existent en tant que tels, on se contente de les utiliser sans les considérer pour ce qu'ils sont, des inventions, des créations, des conséquences de pensées ou d'envies. Je savais que les tambours à fente existaient, mais je n'avais pas "pensé" ces objets, je les voyais sans les voir en somme. D'en voir en vrai, au musée du Quai Branly ou au Pavillon des Sessions m'a ouvert la conscience, si je puis dire. Il faut dire que je ne connais ni ne pratique la musique. C'est un monde à part. Je suppose que quelqu'un d'exercé à l'usage des percussions aura plus de facilité à entendre un objet "tambour à fente" dans son être ontologique.

Et sur tous les tambours à fente vus, j'ai beaucoup aimé les tambours du Pacifique ou de Nouvelle Guinée mais celui-ci, africain, dépasse les autres sur bien des aspects. La plupart des tambours sont verticaux, justes cylindriques, servant parfois d'effigies, de totems.

Celui-là est horizontal, mais surtout d'une incroyable beauté, mamma mia! Quand on est à ses côtés, on est un peu tiraillé par la frustration de ne pas pouvoir y mettre les paluches, histoire de goûter la caresse sur un bois aussi reluisant. Son poli, la pureté que dégagent les lignes du bois sur toute la longueur de son flanc attire la main autant que l’œil. On imagine le travail de l'artiste pour produire un objet aussi sensuel et l'on veut le contempler du bout des doigts, dans toutes ses dimensions. Ce tambour à fente en forme de vache ou de buffle est tellement beau qu'on est hypnotisé par la fluidité de ses lignes, la magnifique élégance des courbes. Cette sculpture constitue donc une des raretés d'une sensualité dingue qui marque plus le corps que l'esprit finalement, créant le désir avant que l'admiration. Je l'aime sacrément ce bestiau! Je m'imagine bien qu'on l'aie vénéré.

4 commentaires:

  1. Intéressant. C'est un bel objet musical.

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  2. bernard bobillot4 janvier 2023 à 17:39

    Sans doute la plus belle pièce du musée pour la division africaine, la plus émouvante la plus parfaite. Dommage qu'elle soit dans une cage de verre pour la protéger, j'imagine, de ceux incapables d'y voir la beauté du monde en un seul objet magique.

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  3. bernard bobillot4 janvier 2023 à 17:45

    le plus bel objet de la division africaine. Le plus émouvant, le plus parfait. Que d’émotion à son contact. Dommage qu'il soit dans un cage de verre pour le protéger de ceux incapables d'y voir la beauté du monde .

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    1. A l'époque où j'ai pris ces photos l'oeuvre n'était pas encagée. Effectivement il y avait une plus grande "proximité". Pour certains la tentation de la toucher a dû être trop grande et le musée a préféré cette solution sans doute?

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