lundi 1 février 2016

Les grandes vacances



1967

Les grandes vacances

Cinéaste: Jean Girault
Comédiens: Martine Kelly - Louis de Funès - Claude Gensac

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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J'ai cru comprendre que dans la filmographie de Louis de Funes "Les grandes vacances" ferait partie des vilains petits canards. J'espère avoir mal compris ; c'est une affaire entendue que je me fais parfois des histoires je ne sais comment. Si ce film là est mal aimé par les aficionados defunésiens, je me demande bien pourquoi.
Oh, je peux trouver sans doute que certains comédiens parmi les jeunes qui entourent de Funès ne sont pas très bons, à commencer par Martine Kelly. Est-elle mauvaise ou bien le scénario pondu par Jacques Vilfrid et Jean Girault lui livre-t-il un personnage tarte?
L'image de la jeunesse que véhicule ce film est assez affligeant de mièvrerie. A tel point que cela en devient presque drôle, manière nanar, voyez? Le film sort en 1967 et on comprend en voyant ce film que la jeunesse soit sortie dans la rue chercher la plage sous les pavets.
Oui, Les grandes vacances, comme Oscar du reste, est un film terriblement vieillot, aveugle face à la réalité de son époque, mais étrangement son côté arriéré ne dérange pas plus qu'un discours de Pépé sur le mode "c'était mieux avant". Ses caractéristiques sont de fait attaquées de front par cette jeunesse qui fugue, qui glisse Playboy ou Rock'n Folk dans les pages d'un herbier, qui va à Olympia plutôt qu'au musée Carnavalet. Et les vieux papas autoritaires font la course pour essayer de rattraper leurs espiègles progénitures. Ils finissent par une fameuse gueule de bois. Il en sera de même pour toute la France un an plus tard.
Peu à peu l'analyse semble glisser, mais je n'irais tout de même pas jusqu'à dire que Les grandes vacances prophétisent Mai 68. La vérité qui me plaît doit être dans l'entre deux : Les grandes vacances est une comédie familiale, gentille, bâtie sur la personnalité préférée de Louis de Funès : un type dépassé par les événements. Sur cette idée maintenant si ordinaire qu'elle peut être considérée comme une recette, Jean Girault et Jacques Vilfrid écrivent une sorte d'odyssée rigolote.
Après tout, ils n'ont sûrement pas d'autres ambitions que faire le maximum d'entrées avec une vedette tellement considérable que toute autre ambition les dépasse sans doute. De ces vieux films populaires, il reste toujours quelque chose s'il y a quelque talent à pêcher. Celui de Louis de Funès est si puissant et complexe qu'il lui en faut peu pour briller à la grande époque où il pète encore la forme. Alors, rendons au moins cet hommage à ceux qui ont présidé à la production de tels films : ils ont permis de mettre en valeur en toute liberté le génie de ce gigantesque comédien.
Certes, le scénario n'est pas des plus équilibrés. On a une grande première partie où l'anglaise débarque et affole tout le monde, à commencer par l'austère ibère. Un peu longue, elle a le mérite de bien présenter les personnages. La deuxième partie est la plus mouvementée. De Funès suit cette récalcitrante jeunesse le long de la Seine avec des séquences épiques et drôles. C'est de loin la plus fofolle, la plus amusante partie. J'aime surtout l'épisode Groote Lulu. Enfin, on a droit à un voyage écossais qui plaît davantage aux bambins, partie enlevée, plus courte, dynamique et romantique, mais que je trouve peut-être un peu trop excessive dans ses effets, sans être non plus désagréable.
Le plus gros défaut de ce film reste sa triste et scandaleuse sous-exploitation de Claude Gensac 
que j'aime et chéris. Les deux ou trois scènes où elle masse l'ibère nerveux ne suffisent pas à mon bonheur. J'aime le petit gimmick avec Mario David 
également, et la tête pour le moins déconfite de Maurice Risch devant les excentricités culinaires britanniques de l'époque.
Sinon le film manque de matière, de seconds rôles flamboyants. Ferdy Mayne 
m'a tout l'air sympathique, mais pas la chanson : cela ne suffit pas à en faire un personnage marquant. Le film repose donc essentiellement sur Louis de Funès.


Malgré tous ces petits défauts, Les grandes vacances reste un bon souvenir, celui d'un agréable divertissement pour l'enfant que j'étais, pour qui la présence de Louis de Funès était une espèce de garantie d'évasion, de chaleur, de rire, de beaucoup de couleurs. Aujourd'hui, si ce goût là s'est forcément altéré avec l'âge, il n'en demeure pas moins vrai qu'il est toujours vivant, palpitant. Moins intense, mais toujours présent.
Trombi:
Dominique Marcas (gauche, left):
Christiane Muller (centre):
Bernard Charlan (left, gauche):
Richard Larke (centre):
Lionel Vitrant (centre):
? et ?:

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