samedi 7 mai 2016

The revenant



2015

Cinéaste: Alejandro G. Iñárritu
Comédiens: Leonardo DiCaprio - Tom Hardy

Notice SC
Notice Imdb

Vu sur le net


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Rien vu, rien entendu : vierge comme au premier jour, je n’ai eu à subir aucun a priori. Oh, je sais bien que DiCaprio a enfin eu sa statuette dorée.

Je ne m’attendais à rien de particulier, surtout pas à la beauté des images, ni au spectaculaire début de film avec ses faux plans-séquences qui laissent peu de temps pour reprendre son souffle. Encore moins préparé au côté Rambo du personnage joué par DiCaprio,
ni à cette surenchère d’emmerdes qui s’accumulent sur lui tout le long du film. Ces surprises sont loin de me déplaire.

Certes, l’accumulation a tendance à allonger le film de façon excessive. Vers la fin, on se répète ce qui nous était apparu aussi très nettement au début après le long préambule : ils exagèrent pas un poil? Effectivement, Alejandro G. Iñárritu abuse un peu d’effets dans sa mise en scène, et même dès le scénario. Il est évident qu’il a chargé la mule. Par voie de conséquence, le spectateur est quelquefois comme éjecté du film devant le surplus.

Cependant, si l’on accepte des le départ que le film ne sera pas ultra-réaliste, bien qu’il s’en donne les apparences outrancièrement, avec par exemple cette buée sur la caméra venant du souffle des acteurs, avec aussi ces personnages très rudes, très roots, ces lumières chiches, cette humidité constante astucieusement captée, alors on peut tout de même passer outre ces extravagances et profiter à pleine mesure d’un film destiné à époustoufler son public, un film par essence spectaculaire. Pas sûr qu’il faille y chercher le sens de la vie, ni même une vision philosophique quelconque.

C’est un film de divertissement qui entend vous scotcher à votre siège durant 2h30, un thriller organique, qui sent la boue et la bidoche, la cendre et l’humus, un Delivrance ramboïsé, à ceci près que le travail photographique de Emmanuel Lubezki est exceptionnel, un petit bijou numérique. Les effets spéciaux sont fort habiles pour se cacher, bien foutus : la baston entre DiCaprio et l’ours est à couper le souffle, incroyable de réalisme.

En ce qui concerne le jeu des acteurs, il ne surprendra plus personne que pour un acteur ayant une filmographie qui contient pléthore de rôles méritants, on lui délivre l’oscar, enfin, pour une performance moins exigeante sur le plan du jeu. On est d’accord que le tournage a dû être éreintant physiquement pour DiCaprio
 mais par le passé, cet immense comédien s’est coltiné des rôles autrement plus compliqués à tenir. Comme d’habitude, le monde des récompenses artistiques prouve son incapacité à juger réellement de son actualité. Et moi, comme un imbécile, je me fais avoir, j’en rajoute une couche ici. Passons, au moins cela m’aura donné un angle pour noter la particularité physique du rôle principal.

Je serais même tenté de dire que Tom Hardy 
se paye le luxe de prouver son talent : pour une fois qu’il a une ou deux scènes plus élaborées! Notamment celle au coin du feu où, lancé dans un récit presque délirant sur son père, ses yeux pleins de menace et de folie font bien flipper. Séquence méritoire qui suscite beaucoup de plaisir cinochique chez le spectateur, une belle scène bâtie uniquement sur le jeu mur du comédien et l'éclat des flammes dans ses yeux.


A la fin du film, si l’on excepte la conclusion un peu trop longuette à venir (on aurait pu aisément couper un quart d’heure de film), on sort essoré par l’intensité du spectacle. L’esprit n’a pas été véritablement sollicité, c’est bien plutôt au niveau du ventre que le film s’éprouve. Et c’est déjà pas mal.


Trombi:
Domhnall Gleeson:

Forrest Goodluck:

Will Poulter:

Fabrice Adde:

Arthur RedCloud:

Melaw Nakehk'o:

Duane Howard:

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