lundi 6 mars 2017

Ben Hur



1959

Titre original: Ben-Hur

Cinéaste: William Wyler
Comédiens: Charlton Heston - Jack Hawkins - Haya Harareet - Stephen Boyd

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Grand classique qui ne se laisse pas regarder facilement. D’abord, parce qu’il est long. Fut une époque où la rapidité n’était pas encore considérée comme preuve d'efficacité. On ne lésinait pas sur les “ouvertures” et “entractes”, à grands cris pompeux d'orchestre et longs plans fixes pendant plusieurs minutes. Appuyer sur fast forward.

Dans le montage, le parti pris varie selon qu’on veut de l'action ou du mélo. En effet, c’est sans doute ce qui aujourd'hui me déroute le plus, cette alternance peu orthodoxe entre un traitement extrêmement mélodramatique où le pathos dégouline sur les scènes et un rythme complètement opposé, où la violence anime le plus clair de l'action. Le film palpite ou s'assoupit. Très étrange va et vient.

On pourrait peut-être lui adjoindre un troisième élément central : le panégyrique christique. Le tout forme ainsi un objet cinématographique encore plus curieux, un film développant un discours béni-oui-oui sur le lit d’une complaisance peu commune pour la violence de l'époque. Certes, on n’est pas non plus dans les excès érotisants des pepla plus anciens, notamment ceux de Cecil B. De Mille beaucoup plus pernicieux. L'esprit tatillon, voire tordu voudrait voir dans la relation Ben Hur (Charlton Heston)
 et Messala (Stephen Boyd)
quelque chose d’amoureux ou de libidinal, mais ce serait lourdement exagéré, je suppose, encore que les nombreux plans insistant sur les torses qui luisent et les muscles bandés sont légion tout de même !

Le film repose sur le parcours de Ben Hur, un aristocrate judéen autrefois bien intégré à la société romaine et qui se retrouve du jour au lendemain esclave, puis qui va peu à peu trouver dans sa rédemption sociale l’occasion de se venger. De galérien, il réussit à devenir citoyen de Rome.

En parallèle, se dessine la trajectoire du christ. Le procédé me laisse perplexe. Quel intérêt à faire le récit d’une vie profane, d’un homme finalement ordinaire, animé par la vengeance, à côté d’une vie follement plus extraordinaire, transcendante? Intellectuellement, je veux bien comprendre l’ambition de mettre en lumière la valeur édifiante, commune de ces deux trajectoires. Malheureusement, le traitement me parait très vieilli. Le contraste entre les deux types de film (si l’on veut bien associer le mélodrame au mysticisme dans ce cas précis) me semble un dispositif très lourd, d’autant plus qu’il faut s’enquiller plus de 3 heures de visionnage!

Heureusement qu’il y a les scènes d’action pour dynamiser un récit somme toute soporifique. Charlton Heston,
malgré tout le talent qu’on lui reconnaît, a bien du mal à faire vivre les scènes larmoyantes. Souvent ses partenaires féminines (Haya Harareet,
 Cathy O'Donnell
 et Martha Scott)
 en font des tonnes, transportées d’émotions démesurées. Ce théâtre là est beaucoup trop démonstratif, trop marqué. Les gestes sont fades en dépit des effets concédés à appuyer les répliques. Le pathos est chargé. Ces scènes s’étirent en longueur et l’admirable composition musicale de Miklós Rózsa ne parvient pas à en alléger la tonalité.

Au contraire, les séquences d’action, sur la galère ou dans le cirque, sont impressionnantes. La course de chars surtout semble très réaliste et tient en haleine sur les sept tours de piste que les équipages endurent. Cette intensité est la seule réellement époustouflante, à dire vrai. Sur les galères, la bataille navale un peu vieillie par l’évidence des maquettes reste tout de même un moment assez vivifiant par son rythme et par ses conséquences, la rupture qu’elle engendre. Auparavant, la séance d’endurance soumise aux battements en rythme de plus en plus soutenu à bord de la galère anime également le film qui en a bien besoin, en regard de ces heures où religion et moralisme prennent la plus grande part.

Dans sa forme, comme dans son traitement, je ne suis pas sûr que que ce film gagnerait encore aujourd’hui ses 11 statuettes dorées. Encore que… disons que son manque de subtilité constituerait sans doute un obstacle difficilement franchissable. Hormis pour une belle édition blu-ray, car la photographie de Robert Surtees est souvent réjouissante, très sombre ou au contraire superbement lumineuse et colorée, je ne crois pas que je reverrai ce film.

Trombi:
Jack Hawkins:

Hugh Griffith:

Frank Thring:

Sam Jaffe:

Finlay Currie:

Terence Longdon:

George Relph (left gauche):

André Morell:

Ady Berber: (centre)

Marina Berti:

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